Pays le plus vaste de la zone UEMOA, le Mali se caractérise par sa population extrêmement jeune (50,1% âgés de moins de 15 ans) et son fort potentiel économique dans le secteur des industries extractives et l’agriculture à travers l’or et le coton. Malgré le défi sécuritaire, l’économie malienne a connu une bonne dynamique entre 2017 et 2019, avec un taux de croissance moyen de 4,9%. Après un repli de 1,2% en 2020 dû aux effets néfastes de la COVID-19, l’activité économique du pays a rebondi en 2021 avec un taux de croissance estimé à 3,1%. Cette relance s’est consolidée en 2022 avec une croissance estimée à 3,7%, tirée par le secteur tertiaire et les industries extractives. La dynamique devrait se maintenir au cours des prochaines années où les indicateurs macroéconomiques évolueraient sur un sentier de croissance soutenue, en lien avec la poursuite de la mise en œuvre du Cadre Stratégique pour la Relance Economique et le Développement durable (CREDD).
Une croissance dynamique portée par les secteurs primaire et tertiaire
Le produit intérieur brut (PIB) nominal est ainsi passé de 10 052,8 milliards en 2020 à 10 614,0 milliards en 2021, soit une création de richesse de 561,2 milliards FCFA en un an.
Selon les prévisions de l’Institut National de la Statistique (INSTAT), le PIB serait de 11 456,1 milliards de FCFA en 2022. Les performances économiques du Mali sont fortement tributaires de la bonne tenue des secteurs primaire et tertiaire. Contrairement aux autres pays de l’Union, le secteur primaire demeure le principal contributeur à la formation du PIB du Mali, notamment grâce à l’importance de la production cotonnière. En dépit d’un ralentissement de la croissance qui est passée de 8,0% en 2016 à 1,5% en 2021, le secteur primaire a contribué en moyenne à 36,9% au PIB au cours de la période 2016-2021. Le secteur primaire devrait connaître un regain d’activité en 2022 et 2023 avec un taux de croissance attendu respectivement à 3,7% et à 5,1%.
En ce qui concerne le secteur tertiaire, il demeure la deuxième source de création de richesse du pays, essentiellement tiré par le commerce. La décomposition du PIB en structure révèle que sa contribution connait une croissance progressive, passant de 33,5% en 2019 à 34,4% en 2020 avant d’atteindre 35,4% en 2021. La contribution du secteur primaire à la formation du PIB devrait rester stable autour de 35,0% en 2022 et en 2023. Le secteur tertiaire a connu une forte croissance en 2021 (+6,0%). Toutefois, la croissance de ce secteur devrait connaitre un ralentissement en 2022 où elle ressortirait à 4,1% avant de s’accélérer en 2023 pour atteindre 5,0%.
Quant au secteur secondaire, il a connu une croissance irrégulière sur la période 2016-2022. La croissance du secteur secondaire s’est accélérée sur la période 2016-2018 passant de -0,4% en 2016 à 9,0% en 2017 avant de ralentir sur la période 2019-2021 passant de 4,9% en 2019 à 0,4% en 2021. Les perspectives du secteur demeurent toutefois encourageantes avec des prévisions de croissance de 2,4% et 5,4% respectivement en 2022 et 2023 portées par la bonne tenue des industries extractive et manufacturière.
Un plan national orienté vers les priorités de développement
A l’instar des autres pays de la zone UEMOA, le Mali s’est doté d’un plan national de développement pour la période 2019-2023 dénommé le Cadre Stratégique pour la Relance Economique et le Développement Durable (CREDD). Ce nouveau référentiel s’inscrit dans la continuité du CREDD 2016-2018 et intègre les Objectifs du Développement Durable (ODD) ainsi que l’Agenda 2063 de l’Union Africaine.
Le CREDD 2019-2023 se présente comme une réponse aux priorités de développement du pays. Sa vision est de bâtir « Un Mali bien gouverné, où le vivre ensemble harmonieux des différentes composantes de la société est restauré, la paix consolidée et la sécurité collective et individuelle assurée dans l’unité, la cohésion et la diversité, où le processus de création de richesse est inclusif et respectueux de l'environnement et où le capital humain est valorisé au bénéfice notamment des jeunes et des femmes ».
L’objectif du CREDD est de promouvoir un développement inclusif et durable en faveur de la réduction de la pauvreté et des inégalités. Il s’articule autour de cinq principaux axes :
- La consolidation de la démocratie et l’amélioration de la gouvernance ;
- La restauration de la paix, de la sécurité et le renforcement du vivre ensemble ;
- La croissance inclusive et la transformation structurelle de l’économie ;
-La protection de l’environnement et le renforcement de la résilience au changement climatique ;
- Le développement du capital humain.
Selon le rapport d’exécution de la surveillance multilatérale de la commission de l’UEMOA de décembre 2021, la mise en œuvre effective du CREED 2019-2023 et du Plan d’Action du Gouvernement de Transition (PAG 2021-2022) devrait permettre au pays d’atteindre sur la période 2022-2026 les objectifs macroéconomiques suivants :
- Un taux de croissance moyen de 5,2 par an ;
- Une réduction progressive du déficit budgétaire pour parvenir à la consolidation budgétaire à partir de 2024 ;
- Une croissance du taux de pression fiscale pour atteindre 17,5% en 2026 ;
- Un maintien du taux d’endettement autour de 50%.
Pour avoir une vision plus complète sur l’économie du Mali et les perspectives
d’investissements, téléchargez la note d’information du pays disponible ici.
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